Il y a deux ans, je découvrais les accessoires pour clarinette imprimés en 3D par Ryan Pereira. Depuis, ses produits ont subi d’importantes améliorations. C’est le sujet de cet article !
Aspect et solidité
En ouvrant le carton qui contenait deux barils et un pavillon, ce que j’ai immédiatement remarqué, c’est leur aspect, bien meilleur que celui des produits que j’avais pu tester en 2016 ! La surface est à la fois plus douce et plus précise. Et le nouveau matériau, baptisé « 3D wood », semble beaucoup plus résistant. Le polymère des barils d’il y a deux ans se rayait très facilement, un ongle y laissait une trace. Ce problème a été résolu : j’ai essayé de faire une rayure avec mes clés de voiture et je n’ai pas réussi.
Vous vous rappelez peut-être que j’avais cassé en deux un barril « Streamline » lors de mes derniers essais ? Le tenon n’était pas parfaitement ajusté à l’époque et j’avais du forcer un peu pour l’enlever. Eh bien, il n’y a plus de problèmes de ce type. Ryan a vraiment amélioré la précision des tenons, et ses produits s’adaptent maintenant parfaitement sur ma clarinette (une Festival). Et je ne vais pas m’amuser à faire de crash-test avec ses produits, mais il m’a expliqué que le nouveau matériau (3D Wood) et les nouvelles techniques d’impression les a rendus plus résistants. J’ai ressenti cette amélioration en les manipulant, en les montant et démontant de ma clarinette à de nombreuses reprises lors de ma séance d’essais sans avoir la crainte de les casser !
Intégration sur la clarinette
Comme je l’ai dit en introduction, leur aspect est vraiment chouette. Une fois montés sur la clarinette, c’est encore mieux, en particulier pour le pavillon et le baril modèle R17 qui s’intègrent sans rupture de la ligne de la clarinette. Le petit anneau plus clair que vous pouvez voir sur le baril R17 est fait de métal imprimé en 3D. La classe !
De plus, les possibilités de personnalisation sont infinies, je vous invite à visiter pour cela le site de Ryan !
Le poids des éléments imprimés en 3D
Maintenant, parlons un peu du poids. Le pavillon imprimé en 3D est à peu près deux fois plus léger que le pavillon d’origine (52 contre 111 grammes). La différence est moins nette pour les barils (46 grammes pour le baril d’origine, 42 pour le modèle « Bold » et 37 pour le R17). Au total, la différence entre les éléments d’origine et les éléments 3D est de 68 grammes. C’est quand même un gain de poids sur l’ensemble de la clarinette de 8,3%.
Je ne me suis pas trop rendu compte de cette différence de poids en passant des éléments d’origine aux éléments imprimés en 3D. Par contre, après avoir joué un petit moment, mon pouce droit a très bien senti le poids supplémentaire quand je suis revenu aux éléments d’origine !
Incidences sur le son
Je parle de résistance, d’aspect, de poids, mais qu’en est-il du son ? C’est la partie la plus importante, non ? Quand j’ai enregistré les différentes combinaisons des barils et de pavillons avec la première version des produits de Ryan, les différences étaient petites mais perceptibles. Les éléments en bois donnaient une meilleure résonance et un son plus centré.
Cette fois-ci, ce n’est pas si évident. Mes sensations en jouant étaient à peu près les mêmes quelle que soit la combinaison. J’ai réalisé 6 enregistrements du début du concerto de Jean Françaix, et heureusement que j’avais noté sur un papier la correspondance entre les enregistrements et les combinaisons sans quoi j’aurai été bien incapable de les retrouver après coup ! Je pense que c’est très encourageant : si on ne peut pas entendre ni ressentir les différences (ou alors, très très légères), c’est que les éléments imprimés en 3D sont maintenant aussi bons que ceux en bois !
Qu’entendez-vous ?
Mais peut-être que vous entendrez les différences mieux que moi. Voici donc les enregistrements. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, en remplissant l’enquête ci-dessous. Je suis vraiment curieux de vos réactions !
A:
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Si vous voulez ajouter des commentaires à cette enquête, écrivez-les en bas de cet article.
Vendredi après-midi, j’ai fait essayer à plusieurs de mes élèves adultes les produits de Ryan. Ils ont trouvé très difficile d’entendre les différences de son eux aussi.
D’autres avantages de l’impression 3D
Mais l’une d’elles a entrevu plusieurs avantages très intéressants de l’impression 3D appliquée à la clarinette. Comme les bois exotiques dont sont faits nos instruments deviennent de plus en plus rares, l’impression 3D semble une alternative intéressante, en particulier avec les qualités sonores remarquables qu’on arrive à obtenir aujourd’hui. Et il est plus économique et respectueux des ressources de mettre exactement la quantité de matière dont on a besoin là où on en a besoin, plutôt que de prendre un gros bloc de bois et d’en jeter les 3/4 à la poubelle sous forme de copeaux.
Bref, beaucoup de positif !
Pour résumer, je pense que les pavillons et barils imprimés en 3D de Ryan Pereira sont maintenant au moins aussi bon que ceux en bois au niveau de la qualité du son et du confort de jeu. Mais ils sont d’ores et déjà meilleurs dans plusieurs domaines : ils sont plus légers, résistants aux fentes, il est possible de les personnaliser, et il n’y a pas besoin de couper des arbres en voie d’extinction pour les fabriquer !
Imprimer toute une clarinette en 3D ?
L’étape suivante serait de réussir à imprimer en 3D une clarinette entière, le principal avantage étant d’éviter les problèmes récurrents de fentes sur les modèles traditionnels en bois. Mais ce ne sera probablement pas pour sitôt, car produire une clarinette complète est évidemment bien plus complexe qu’un baril ou un pavillon. Cependant, Ryan y réfléchit, prenons rendez-vous pour dans quelques années !
Pour plus de détails et pour acheter les produits de Ryan, rendez-vous sur son site internet : Pereira 3D